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"Au malheur des chats
Publié le mercredi 30 juin 2010 à 08H06



Isabelle Duverdier recueille les chats âgés, handicapés et porteur du virus du Sida.




«ÇA fait quatre mois que ça dure ! » Isabelle Duverdier n'a pas pensé tout de suite qu'on en voulait aux animaux recueillis dans le cadre de l'association « Au bonheur des chats », à son domicile de Lesges. « Au début, j'ai retrouvé des cadavres », se souvient-elle à propos de ces décès inexpliqués, survenus dès le mois de janvier. Elle s'est posée de sérieuses questions lorsque Gribouille, 4 ans et « en bonne santé », est mort lui aussi. Cette fois, la jeune femme a demandé une autopsie : « Le chat avait été empoisonné avec un produit contenu dans l'antigel de voiture ! »
Cette passionnée n'était cependant pas au bout de ses surprises : « Samedi (19), en fin de journée, j'ai trouvé Cookies, un chat d'à peu près 6 ans, mort, sur ma terrasse » et le lendemain, vers 7 h 30, le corps sans vie de Nemo, 4 ans, était à son tour découvert.
Cette fois, la vétérinaire aurait été formelle, selon la responsable de l'association : « Elle a tout de suite vu qu'ils avaient été empoisonnés. » Sur cette certitude, Isabelle Duverdier est déterminée à agir.
Si, lors du premier décès, elle dit avoir déposé une simple « main courante » et en avoir parlé au maire de la commune, elle est, cette fois, décidée à déposer une plainte et compte sur le soutien des structures de défense des animaux.

Des craintes pour les enfants
En attendant, des analyses ont été demandées pour « tout le bol alimentaire ».
Cette bactériologiste, qui sait déjà que des boules bleues ont été retrouvées dans l'organisme des derniers animaux, veut connaître les circonstances dans lesquelles le produit nocif a été ingéré et, éventuellement, dans quoi il a été mélangé. « Les chats sont en danger s'inquiète-t-elle, évoquant aussi les autres animaux et même les enfants ! »
En tout état de cause, celle qui a créé son association en 2003 affirme : « On n'a pas le droit de faire ça ! »
La présidente de « Au bonheur des chats » rappelle que les actes de cruauté envers un animal sont punis par la loi. Elle-même consacre une partie de sa vie aux animaux : « C'est ma raison de vivre ». Une cause qui l'a poussée à « barricader » les lieux pour empêcher désormais les félins de sortir, afin de les préserver du risque d'empoisonnement. Elle en saura plus sur celui-ci après avoir eu les résultats des analyses dans quelques jours.
En attendant « on en rend certains malheureux ». Quelques-uns de ces chats trouvés sont assez sauvages et indépendants, mais trop de félins ont déjà payé au prix fort leur liberté !"

Laurence PICANO - l'Union